Les 10 erreurs d’accessibilité web les plus fréquentes (et comment les éviter)
Pourquoi l’accessibilité web est indispensable aujourd’hui
L’accessibilité web, ce n’est pas juste une affaire de conformité ou de technique : c’est une démarche humaine. Elle consiste à concevoir des sites internet utilisables par tous, y compris les personnes en situation de handicap (déficiences visuelles, auditives, motrices ou cognitives). En d’autres termes, un site accessible permet à chacun de naviguer, comprendre et interagir avec son contenu, quelle que soit sa situation.
Et ce n’est pas réservé aux personnes handicapées ! Une bonne accessibilité profite aussi aux personnes âgées, aux utilisateurs sur mobile, ou à ceux qui naviguent dans des environnements contraignants. En plus, c’est souvent un levier puissant pour améliorer l’expérience utilisateur et le référencement naturel (SEO).
Accessibilité : une question d’éthique… mais aussi de loi
Dans de nombreux pays, des lois (comme le RGAA en France) obligent les sites publics – et de plus en plus de sites privés – à respecter les directives internationales WCAG. Ne pas s’y conformer, c’est risquer des sanctions, mais aussi se couper d’un public important.
Voici les 10 erreurs d’accessibilité web les plus courantes, et surtout, comment les corriger.
1. Oublier les balises HTML sémantiques
Les balises HTML ne sont pas là pour décorer : elles structurent votre contenu. Des balises comme <header>
, <nav>
, <article>
, <section>
ou <footer>
permettent aux lecteurs d’écran de comprendre la hiérarchie de la page. Sans elles, les utilisateurs malvoyants peuvent vite se perdre.
👉 À faire : utilisez les balises sémantiques pour structurer vos contenus de façon logique et hiérarchisée. C’est bon pour l’accessibilité… et excellent pour votre SEO.
2. Utiliser un contraste de couleurs insuffisant
Un texte gris clair sur fond blanc, c’est peut-être « design », mais c’est illisible pour de nombreuses personnes, notamment celles atteintes de déficiences visuelles ou de daltonisme.
👉 À faire : respectez un ratio de contraste d’au moins 4.5:1 pour le texte standard. Des outils gratuits comme Color Contrast Checker peuvent vous aider à vérifier.
3. Ne pas renseigner les textes alternatifs des images
Les textes alternatifs (attributs alt
) permettent aux lecteurs d’écran de décrire les images à ceux qui ne peuvent pas les voir. Sans eux, une image est tout simplement invisible pour une partie des utilisateurs.
👉 À faire : décrivez chaque image de façon concise et précise. Par exemple :
❌ alt="photo"
→ inutile
✅ alt="Une femme en fauteuil roulant sourit devant un ordinateur"
4. Proposer une navigation compliquée ou illogique
Menus trop complexes, intitulés vagues, liens non identifiables… Une navigation peu intuitive est un frein pour tous, mais surtout pour les personnes avec troubles cognitifs.
👉 À faire : privilégiez des menus clairs et prévisibles, avec une hiérarchie logique. Pensez à intégrer un fil d’Ariane et des liens internes pertinents.
5. Publier des vidéos sans sous-titres ni transcription
Une vidéo sans sous-titre, c’est comme une émission radio pour les personnes sourdes. Une transcription, quant à elle, permet d’accéder au contenu même sans le son.
👉 À faire : ajoutez des sous-titres synchronisés et, si possible, une transcription textuelle. Cela profite aussi à votre SEO en enrichissant le contenu indexable.
6. Utiliser trop de contenu dynamique non contrôlé
Pop-ups, carrousels automatiques, notifications soudaines… Trop de dynamisme tue l’accessibilité, surtout pour les utilisateurs de lecteurs d’écran ou ceux ayant des troubles de l’attention.
👉 À faire : assurez-vous que les éléments dynamiques soient annoncés correctement, accessibles au clavier, et qu’ils puissent être mis en pause ou fermés facilement.
7. Négliger la clarté des formulaires
Des formulaires mal conçus sont un cauchemar pour les utilisateurs. Absence de labels, erreurs floues, ou ordre de tabulation illogique : autant de pièges à éviter.
👉 À faire :
- Associez chaque champ à un label clair.
- Donnez des exemples de saisie.
- Vérifiez que la navigation au clavier suit un ordre logique.
8. Rendre la navigation au clavier impossible
Beaucoup de personnes ne peuvent pas utiliser une souris. Si votre site n’est pas navigable au clavier, c’est un vrai mur pour ces utilisateurs.
👉 À faire :
- Assurez-vous que tous les éléments interactifs sont accessibles via la touche
Tab
. - Mettez en place un focus visible (par exemple, un contour coloré autour de l’élément actif).
- Évitez les « pièges au clavier » où l’utilisateur reste bloqué.
9. Ne pas suivre les normes WCAG
Les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) sont les règles de base de l’accessibilité numérique. Ne pas les respecter, c’est comme ignorer les fondamentaux du HTML ou du SEO.
👉 À faire : visez au minimum le niveau AA des WCAG 2.1. Ce niveau est exigé dans de nombreuses réglementations, y compris le RGAA français.
10. Ne jamais tester l’accessibilité de son site
L’accessibilité ne se devine pas : elle se teste. Et idéalement, régulièrement.
👉 À faire :
- Utilisez des outils comme WAVE, Axe, ou les inspecteurs d’accessibilité intégrés dans les navigateurs.
- Faites tester votre site par des utilisateurs en situation de handicap, ou par des professionnels de l’accessibilité.
- Pensez aussi aux audits RGAA ou WCAG, même en interne.
Conclusion : l’accessibilité est un levier, pas une contrainte
Travailler l’accessibilité de votre site web, ce n’est pas simplement « cocher une case ». C’est rendre vos contenus plus inclusifs, plus efficaces, et souvent mieux référencés.
En évitant ces erreurs fréquentes, vous offrez une meilleure expérience à tous vos visiteurs. Et en plus, vous améliorez vos performances SEO, votre image de marque, et vous respectez vos obligations légales.